Pêche du bar à la verticale : leurres souples et jigs


 

Leurres souples (shad et slug) et jigs

Mode de pêche ancestral, la dandine sous le bateau est plus que jamais en vogue avec l'apparition des nouveaux leurres souples et des jigs métalliques. En dérive sur des têtes de roches ou des grands plateaux rocheux, on se positionne précisément à l'aide d'un GPS et d'un sondeur.

Les bons postes à bar en dérive

Les postes classiques sont les têtes de roche, les plateaux rocheux, les ridens de sables et les épaves.
Les postes particuliers tels que les anciens parcs à coquillages, couloirs alternant sable et roche, chenaux, zones de grands laminaires, zones de casiers, sorties d'estuaires, cassures marquées, basses et autres dunes sous-marine sont souvent délaissés et les poissons y sont peu méfiants. Sur ces points précis, vous pouvez dès la première passe toucher un beau bar, mais aussi un lieu, un maigre ou une vieille.

Dérives et positionnement GPS 

Une derive pour rechercher le barUne passe (ou dérive) consiste en une dérive du bateau au dessus du poste précis. Il faut se placer en amont de la zone (pour dériver au vent ou au courant dominant), se mettre au point mort ou couper le moteur s'il n'y a aucun danger, laisser descendre le leurre plombé au fond ou près du fond et se laisser dériver sur le point repéré.

Ce principe permet de balayer avec soin les zones de rassemblement de poissons. Attention aux placements précipités ! Il faut garder calme et patience pour effectuer un positionnement précis et pouvoir juger de la présence ou non de poissons sur le poste. Par exemple, lorsque le bateau est bien placé au GPS et que l'aire du bateau est positive (plus de 0.1 ou 0.2 nœuds), il ne faut pas hésiter à effectuer une brève marche arrière bien marquée pour stopper le bateau dans son élan. En langage hauturier, cette manœuvre enlève une des composante de la vitesse surface (il reste le vent). Par la même occasion on peut mettre à l'eau une ancre flottante pour ralentir la dérive par fort vent.

Si une passe sur un côté du point GPS, au nord par exemple, ne fonctionne pas, alors effectuez une autre dérive de l'autre côté, au sud du point. Cette pêche est un jeu de patience qui permet de pêcher efficacement les obstructions sous-marines : cassure, grosse tête de roche avec cavités, épave...

Un bar pris au shad coloris maquereau

Poids de la tête plombée ou du jig

Dans ces postes de profondeur moyenne ou forte, on utilise des jigs et leurres souples sur tête plombé. On choisit le poids minimum pour être capable de sentir le fond. Pour rester efficace et pouvoir plomber au minimum du praticable, une tresse fine est indispensable, un multifilament de 10 à 15%, par exemple. En bout de ligne, un fluoro de qualité en 30 à 40% permet une présentation naturelle du leurre et une certaine discrétion. Un moyen simple pour établir les grammages des leurres en pêche verticale consiste à utiliser un gramme par mètre de fond. Par mer calme et sans courant dans 10 mètres de fond, nous conseillons d'utiliser une plombée de 7 grammes pour un leurre souple (le poids total tête + leurre est alors égal à 10 g). Les débutants peuvent ajouter quelques grammes avec un matériel moins précis, et calculer 1,5 grammes par mètre de fond. Si le courant monte, il faut monter les grammages jusqu'à être en mesure de toucher le fond. Les leurres souples permettent de débusquer les carnassiers. On utilise couremment des leurres fusiformes : slugs et imitations lançons, ou des leurres "vibrants" : les shads.

Les jigs, une évolution des traditionnelles cuillères (cuillers) 

Un bar pris jig rose, incontournable cette couleur !Pour les jigs, aucune règle ne permet de définir la plombée en fonction de la profondeur. Il existe toute forme de jig et de nombreuses nages possibles. Un jig profilé qui descend à la verticale n'a pas besoin d'être très lourd. Un jig ondulé qui descend en feuille morte doit être beaucoup plus lourd pour une même profondeur. Sur les postes situés entre huit et quinze mètres de fond, un grammage compris entre 30 et 50g devrait convenir. Vous pouvez aller jusqu'à 60-80g par courant fort (2 ou 3 noeuds), mais optez plutôt pour des coefficients de marée moyens pour ces pêches. Un teaser ajouté au montage avant le jig peut simuler un effet de chasse. Il est très important pour les leurres souples comme pour les jigs de contrôler le leurre à la descente car au moindre doute, en cas de mouvements suspects de la bannière de tresse, il faut fermer le pick-up, prendre contact et ferrer !

Animations des jigs 

Gros bar au jigUne fois le leurre posé au fond, soit on anime amplement en dandine, soit on fait tressauter le leurre au ras du fond, soit on anime plus ou moins amplement avec des pauses relativement irrégulières. Les touches parfois violentes surprennent et en cas de raté, il ne faut pas hésiter à ramener très rapidement sur quelques mètres et à vous arrêter. Ce mouvement s'apparente au « stop and go » pratiqué avec les leurres de surface. Lorsque le jig ou le leurre souple remonte très vite, le carnassier voit sa proie partir, et la deuxième touche sera beaucoup plus marquée, parfois même il va engamer le leurre ! Ceci est un comportement typique du bar.

Dans le cas d'un poisson piqué directement au fond, bridez le rapidement sur les premiers mètres pour le décoller des dangers. Une fois en pleine eau il y a moins de risque de casse et le frein peut être légèrement desserré. Cette technique permet de prendre de beaux poissons devenus méfiants, notamment à l'égard des leurres durs. Souvent, les zones intéressantes pour le bar sont comprises entre 8 et 20 m de profondeur.

Le matériel canne / moulinet

Une canne de 190 à 220 cm avec une action progressive (semi-parabolique) et un grammage de 10/35g à 20-80g. Dans les bateaux disposant d'un franc bord imposant, tel que dans un timonier, on peut monter à 230 ou 250cm. Le moulinet soumis à des traitements plus intenses qu'avec les leurres légers doit être robuste, compatible avec les tresses, et contenir 100 mètres de tresse et 80 mètres de nylon 35% en backing (backing = fond de bobine).

Electronique : sondeur et GPS

Detection de bars sur le sondeurPour se faire une idée de l'activité avant même de pêcher, le sondeur est indispensable. Une détection précise au ras du fond signale quelques poissons autour du poste. Une détection de plusieurs mètres de haut indiquera un banc de carnassiers, potentiellement du gros bar en chasse. Plus cette apparence sur le sondeur sera unie et de couleur vive, plus la concentration de poisson sera importante. En général une matière rigide (cailloux, tôle d'épave...) est représentée par une couleur unie, rouge le plus souvent sur les sondeur couleur et noir pour les appareils noir et blanc. Parfois la concentration de poisson est si importante sur une petite superficie que l'apparence de poisson est une boule dense de couleur rouge ou noir. Si la concentration de poisson est plus éparpillée, on aperçoit un ensemble de tâches éparses dont les formes dépendent de votre configuration et de la marque de l'appareil (un arc, des formes de poissons, des pixels, des nuances de couleurs du bleu au rouge et tout autre possibilité). Au large, le courant montant s'établit environ 1h30 avant la marée haute et s'arrête 3h après la haute mer.

La première passe réserve souvent des surprises. C'est là que vous pouvez toucher un beau poisson, puis plus rien ! Dans ce cas, il peut être bon de partir sur un autre poste et de repasser plus tard sur ce premier quand les bars auront cessé d'émettre des ondes d'effroi.
Le lever du jour couplé avec le début de courant et le coucher de soleil couplé avec la fin du courant sont des moments stratégiques. Car vous pouvez faire le début de courant de profiter de l'aube et des premiers rayons de soleil pour faire tout le montant, et dans l'autre cas faire le début de courant en soirée et la fin de courant avec la tombée de nuit.